Comment j’ai raté deux fois le concours du Celsa

À deux reprises, j’ai tenté d’entrer au Celsa en troisième année de licence communication, parcours Médias. À deux reprises, j’ai échoué au concours du Celsa, à l’oral certes, mais je n’y suis pas : j’ai atterri à l’Université Paris Nanterre. Voici comment je me suis préparé à ce concours, que ce soit durant la phase d’admissibilité ou la phase d’admission.

Tous ces conseils et méthodes ne sont pas forcément les meilleurs et ne vous ouvriront pas nécessairement les portes de cette école. Ils ne sont issus que de ce que j’ai pu glaner ci et là, mais aussi durant mes enseignements à l’Université Catholique de Lille en Prépa Celsa ou l’Université Rennes 2. Ils s’appliquent globalement à tous les parcours, mais dans le cadre d’une entrée par la voie générale, dite « concours classique ». J’ai participé en provenant d’une autre université, via une licence information-communication. Je n’ai pas la science infuse (et j’en suis loin), mais j’espère pour autant vous aider.

Les différents parcours du CELSA

Le CELSA, bien que publique, est une école qui propose des formations qui se déroulent de la L3 au M2 : on peut y rentrer après deux années d’étude en L3 ou directement en M2 après trois années d’études.

L’école propose une formation de trois ans en communication dans laquelle on trouve plusieurs parcours :

  • Entreprises et institutions
  • Le Magistère
  • Marque
  • Médias
  • Ressources humaines et conseil

Pour passer le concours de cette école de communication, tu devras choisir parmi ces parcours, dont les enseignements peuvent être très différents. Renseigne-toi bien sur les différents parcours du CELSA : les métiers préparés, les enseignements, etc.

Comment fonctionnent les admissions au CELSA en communication

Pour une entrée en L3, l’admission au CELSA en communication sera différente selon ton profil : il existe plusieurs voies :

  • Voie générale (si tu es à la fac par exemple)
  • Voie interne Sorbonne Université
  • Voie spécifique DUT Information-communication/GEA et BTS Communication
  • Protocole BEL/BLSES/ENC
  • Voie spécifique ENS
  • Voie spécifique Campus France

Pas besoin d’avoir fait des études de communication pour entrer au Celsa en troisième année. Tout le monde peut candidater : pour la voie classique, les frais de candidature sont de 70€, 30€ pour les étudiants boursiers.

Comment se déroule le concours du Celsa

Le concours du CELSA est ouvert “à tous les étudiants et étudiantes ayant validé deux années consécutives dans l’enseignement supérieur au moins, quelle que soit leur discipline et leur niveau”. Peu importe si tu as étudié la communication avant ou pas, tu peux intégrer l’école. Le concours se divise en deux phases :

  • Une phase d’admissibilité : elle comprend un dossier administratif et d’évaluation de la candidature (avec une épreuve écrite)
  • Une phase d’admission : un « entretien oral à distance devant un jury composé d’universitaires et de professionnels » auquel vous pouvez participer une fois que vous avez passé la phase d’admissibilité

Ce qui va nous intéresser, ce sont davantage les éléments sur lesquels le jury va vous évaluer, à savoir :

  • Les relevés de notes du baccalauréat et de vos études supérieures (on n’en parlera pas ici)
  • Le « commentaire personnel »
  • Le CV (que je n’aborderai pas non plus)
  • Le questionnaire de motivation
  • L’épreuve écrite

Le commentaire personnel : comment se différencier des autres

Sur le site de l’école, on apprend qu’il faut écrire un « Commentaire personnel sur une réalisation individuelle permettant d’éclairer la candidature (cadre universitaire, citoyen, personnel ou professionnel). Ne pas joindre la réalisation en elle-même, mais en proposer la présentation synthétisée en une page ».

Les consignes sont celles-là :

  • Essayer de respecter 3000 signes (espaces compris)
  • Pas de photos/visuels
  • Mettre en valeur la réalisation

Cela peut être compliqué de trouver une bonne idée, un projet réalisé à mettre en avant. Pour ma part, j’avais parlé de mon expérience de rédaction sur Rotek, un site consacré aux nouvelles technologies sur lequel j’écris depuis plusieurs années. De mon point de vue, le fait de mentionner une expérience durant sur plusieurs années et non le temps d’une soirée ou d’une semaine mettait en avant une implication d’autant plus grande, mais rassurez-vous, c’est loin d’être une nécessité. Voilà quelques autres idées que j’ai vu passer, qui peuvent concerner d’autres parcours :

  • Emploi saisonnier (animateur dans un centre de loisirs)
  • Tenue d’un discours en public
  • Engagement politique, militantisme
  • Organisation d’une table ronde
  • Réalisation d’un dossier sur une stratégie de marque
  • Participation à un concours de publicité
  • Professeur de théâtre
  • Bénévolat dans une association (BDE, féminisme, etc.)
  • Réalisation d’un autoportrait médiatique
  • Réalisation d’une revue de presse
  • Création d’une junior entreprise
  • Projets de community management
  • Service civique

Ce commentaire personnel est l’occasion de montrer qui vous êtes, quel est votre rapport au monde, ce que vous avez pu faire avant le Celsa et qui vous y amène. C’est aussi le moyen de parler de votre projet professionnel et en quoi cette école et pas une autre vous permettrait de le réaliser.

Le questionnaire de motivation

Pour éviter des lettres de motivation « bateau », le Celsa n’en demande pas, mais demande à la place un « questionnaire de motivation ». Il s’agit d’une liste de trois questions auxquelles il faut répondre en 10 lignes maximum par question. Depuis deux ans au moins, les questions n’ont pas été modifiées :

  • Quel bilan tirez-vous de votre parcours académique et en quoi celui-ci constitue-t-il un atout pour votre candidature ?
  • Comment pouvez-vous décrire le lien entre votre formation antérieure et le parcours du Celsa que vous présentez ?
  • Comment vous projetez-vous dans les métiers correspondant au parcours demandé ?

Évidemment, chaque mot est important : il faut éviter les répétitions, la superficialité et aller à l’essentiel (on peut même écrire moins de 10 lignes).

L’épreuve écrite

Les consignes

« La longueur de votre texte doit être comprise entre 7 000 et 10 000 signes, espaces comprises. Vous devez ensuite enregistrer votre document au format PDF et le déposer avant l’heure limite dans votre « espace candidat ». N’attendez pas le dernier moment pour déposer votre réalisation. »

Celsa

S’il est indiqué de ne pas attendre le dernier moment pour rendre votre écrit, c’est parce que les serveurs de l’espace candidat sont saturés : tout le monde met en ligne sa copie. À noter que l’épreuve dure quatre heures, cinq heures trente pour les personnes disposant d’un tiers-temps. Ce qui est évalué, c’est la capacité d’analyse, de synthèse et de rédaction du candidat. Dans votre introduction, n’annoncez pas de plan : le nombre de signes est compté et l’exercice est davantage un essai qu’une dissertation. À la fin de la copie, on doit avoir une restitution de toute la citation (si c’en est une), avec les points particuliers principaux.

Les sujets des années précédentes

La bibliographie

Chaque année, le Celsa publie une bibliographie d’ouvrages à lire, il y en a environ quatre par parcours qui peuvent différer selon les années. Dans l’idéal, il faut les lire, les ficher, les comprendre. Pour ficher un livre, vous pouvez noter ceci :

  • Avoir quelques informations sur l’auteur et l’ouvrage (contexte)
  • Présenter le livre en quelques lignes
  • Noter les grands points de la thèse de l’ouvrage (via les chapitres, les idées-clés)
  • Quelques citations importantes
  • Ce qu’apporte la référence à la discipline concernée
  • Ce qu’on a pensé du livre

La bibliographie du concours 2023-2024 est disponible ici, avec des conseils supplémentaires du Celsa.

Quelques conseils

Le sujet est la plupart du temps lié à un texte d’un intellectuel ou d’un scientifique, mais peut tout aussi bien être une expression, un mot. L’épreuve étant à distance, vous pouvez utiliser toutes les ressources à votre disposition : Internet, ouvrages, références personnelles, etc. Tout est bon pour écrire votre essai, du moment que c’est logique, argumenté et centré sur la communication. Vous pouvez utiliser des exemples que vous avez rencontrés précédemment en donnant des exemples. L’audace est possible : il n’est pas obligé d’utiliser des références bibliographiques, cela n’est pas forcément pénalisant. Si possible, tentez d’être cohérent par rapport à la filière que vous souhaitez intégrer en resserrant l’angle sur cette dernière. Vous pouvez très bien rédiger une accroche autour d’un fait d’actualité, qu’il soit en rapport avec la communication ou non : de même pour l’ouverture. Bref, c’est l’occasion de montrer que vous avez de la culture générale, un des attendus des correcteurs.

Souvent, il y a un ou plusieurs termes en rapport avec la communication qui sont mis en avant dans les sujets. Pour mieux les comprendre, mais aussi pour trouver des références bibliographiques, je vous conseille de vous munir de l’ouvrage Les 100 mots des sciences de l’information et de la communication de Jean-Baptiste Legavre et Rémy Rieffel (2017). Il est notamment disponible en ligne sur Cairn. Comme son nom l’indique, il regroupe 100 termes importants : il s’agit d’un ouvrage universitaire sourcé qui donne un bon panorama à chaque mot. Une fois le sujet lu, c’est ce que vous pouvez faire en premier : il vous permet aussi de rappeler la définition dudit terme dans votre copie en le redéfinissant.

Vous pouvez d’ailleurs agrémenter votre essai de références provenant de la bibliographie proposée par le Celsa, du moment que c’est utile bien sûr. C’est d’autant plus facile à utiliser si vous avez lu les ouvrages et que vous les connaissez, mais le plus important reste de ne pas utiliser superficiellement des références. Une bonne copie est une copie nuancée : c’est dans la philosophie même des sciences humaines. Pour autant, ne réutilisez pas un auteur placé en accroche dans le corps de votre dissertation.

Les méthodes de la dissertation sont effectives : relisez-vous, prenez du temps dans la construction de la problématique et du plan. Avant la fin du temps imparti, pensez à relire particulièrement l’introduction et la conclusion. Sur la problématique, ne posez pas des questions en introduction dont on a la réponse. Construisez votre plan détaillé avant de rédiger, quitte à prendre deux heures imparties. Effectivement, le temps est précieux dans cette épreuve, c’est même presque la seule contrainte. Ayez vos cours, vos livres à portée de main, plusieurs onglets ouverts sur les ressources importantes (un accès à Cairn ouvert, etc.).

L’oral de motivation

L’oral du concours du Celsa est décrit comme ceci : « Les candidats déclarés admissibles à l’issue des épreuves écrites ou après l’examen de leur dossier pour les voies d’accès spécifique sont reçus par une commission d’admission correspondant au parcours choisi. Les commissions sont composées de professionnels et d’enseignants-chercheurs du CELSA. L’entretien a pour objectif d’apprécier la motivation du candidat et l’adéquation de son profil au parcours ».

Préparer son oral du Celsa

Afin d’être paré pour cet entretien, vous pouvez préparer une courte présentation de vous, de votre parcours et de votre projet professionnel. Elle peut durer entre une minute et une minute trente : il ne faut pas faire trop long, au risque de se faire couper (et donc de ne pas avoir le temps de dérouler notre réflexion), ou trop court. Il faut montrer qu’on est en adéquation avec les valeurs du Celsa, qu’il faut connaître (elles sont sur le site de l’école) : « qualité et innovation » ; « humanisme et performance ». Comme il y a beaucoup d’admissibles, les dossiers peuvent ne pas être relus avant les entretiens (ou rapidement), c’est pourquoi il faut repréciser ce que vous avez indiqué dans votre CV et dans le questionnaire de motivation. Vous pouvez rédiger cette présentation si vous vous sentez plus à l’aise en faisant comme ça, mais faites très attention à ce qu’à l’oral, ce ne soit pas mécanique : laissez un peu de place à l’improvisation dans vos phrases, pour conserver un aspect naturel. Vous pouvez d’ailleurs volontairement éviter d’en dire trop dans cette présentation, en omettant un détail, pour attiser la curiosité d’un membre du jury et être interrogé sur ce point et pas sur un autre. À la fin de cette présentation, vous pouvez ajouter que vous n’avez pas eu le temps de parler de telle ou telle chose, pour appuyer dessus (ça ne doit pas être un élément essentiel). En résumé, voici ce qu’il faut aborder :

  • Parcours académique
  • Parcours et projet professionnel
  • Motivations pour intégrer le Celsa

Au-delà de tout ça (ce n’est pas fini !), apprenez ce que vous avez écrit dans votre CV, dans votre questionnaire de motivation et dans votre commentaire personnel. Ce sont des documents que le jury a lus et/ou a à disposition, qui sont susceptibles de créer de la discussion : il pourrait vous interroger dessus pour demander des précisions par exemple.

Aussi, vous pouvez préparer à l’avance des questions que l’on peut vous poser. Voici une liste (non exhaustive évidemment), des questions susceptibles de vous être posées :

  • Pourquoi le domaine de l’information et de la communication ?
  • Pourquoi le Celsa ?
  • Pourquoi cette filière en particulier ?
  • Quel parcours voudriez-vous suivre en master ?
  • Quelle profession souhaiteriez-vous exercer par la suite ?
  • Où vous voyez-vous dans cinq, dix ans ?
  • Quelles sont vos qualités ?
  • Quels sont vos défauts ?
  • Quelles associations aimeriez-vous intégrer ?
  • Que faites-vous si vous n’êtes pas admis ?
  • Quel stage voudriez-vous effectuer ?
  • Quels sont les enseignements proposés qui vous intéressent le plus ?
  • Que pensez-vous de telle ou telle campagne de communication/du traitement médiatique d’un fait d’actualité ?
  • Comment est-ce que les autres vous perçoivent ?
  • Quel est votre plus grand échec ? Votre plus grande réussite ?

Les questions peuvent vraiment varier selon les années ou le jury : certains pans entiers de votre candidature peuvent ne pas être abordés du tout (projet professionnel, parcours, suite après la formation, etc.). D’un autre côté, votre écrit peut être abordé s’il a tapé dans l’œil des enseignants.

Certaines questions peuvent même être plus « folkloriques » :

  • Quel est votre mot préféré ?
  • Qu’avez-vous pensé de la dernière saison de The Voice ?
  • Quelle est votre consommation médiatique « honteuse » ?
  • Quel est votre photographe préféré ?

On peut également vous interroger sur la bibliographie du concours, en vous demandant quels livres vous avez lus, mais aussi en vous demandant ce que vous en avez pensé. Vous pouvez assumer le fait que vous n’avez pas aimé tel ou tel ouvrage, à la condition d’argumenter ce point. Évitez tout de même de citer Mythologies de Roland Barthes de votre plein gré : tout le monde le fait et c’est le livre le plus facile à lire de la bibliographie. Dans l’idéal, il faudrait avoir lu et fiché les quatre livres, mais en avoir deux, c’est déjà bien. Pour ceux que vous n’avez pas lus, pensez au moins à en apprendre des résumés détaillés. Encore une fois, l’objectif est en partie de montrer votre culture générale.

Ce sur quoi il faut le plus insister, c’est sans doute le projet professionnel : il doit être défini clairement. Vous pouvez choisir un ou deux métiers qui ont l’air de vous plaire, apprendre quelles en sont les missions et en parler. Heureusement, ce n’est pas un engagement : une fois rentré au Celsa, vous pouvez très bien changer de projet. Dans vos réponses, il faut rester cohérent par rapport à la filière que vous voulez intégrer, comme toujours.

Quant aux motivations pour rejoindre cette école « et pas une autre, » appuyez sur des points spécifiques du Celsa qu’on ne trouve pas dans d’autres universités. Cela peut être la vie associative, les périodes de stage, les possibilités de formation en alternance, etc. Cela peut également être du côté des enseignements, comme le Travail d’Initiation à la Recherche (TIR) proposé en L3, ou encore le mélange entre enseignements théoriques et professionnels. Là-dessus, pensez encore une fois à resserrer sur votre filière, surtout pour les deux années de master.

Aussi, dans votre argumentation, vous pouvez avoir des exemples de campagnes de communication, qu’elles soient récentes ou non. Cela montre que vous vous intéressez effectivement à la communication d’un point de vue professionnel et c’est ce qu’on attend de vous. Vous pouvez suivre l’actualité via plein de sources en ligne : La Réclame, FastNCurious (tenu par des étudiants de l’école), CBNews, Stratégies, J’ai un pote dans la com ou encore la rubrique Tech et médias des Echos. Par exemple, vous pouvez préparer une campagne de communication ratée et une autre réussite. D’ailleurs, ces médias ont souvent une rubrique spécifique aux parcours proposés par le Celsa. Avoir une connaissance des grandes agences et des chiffres de la communication en France (par les annonceurs) est un plus.

Si vous souhaitez vraiment aller plus loin dans la préparation de votre oral, vous pouvez maîtriser d’autres notions d’information et de communication, parmi ces auteurs (par exemple) :

  • Mc Luhan
  • Souchier
  • Ben Amin
  • Adorno
  • Bourdieu
  • Foucault

Dans l’idéal, diversifiez vos sources de connaissances, c’est toujours enrichissant personnellement et ça peut surprendre le jury. Chose toute bête à connaître : la différence entre information et communication.

Sur la filière « Médias »

Plus précisément pour le parcours Médias, on peut vous interroger sur l’actualité généraliste : pensez à consulter la presse, regarder le JT, écouter la radio, etc. Ne dites pas que vous ne consommez pas tel ou tel type de média et montrer que vous consulter plusieurs sources d’information. À chaque fois, justifiez vos choix de consommation médiatique et si vous ne consommez pas tel ou tel programme, soyez quand même au courant de ce qu’il se passe, peu importe le type ou le support médiatique.

On ne peut pas communiquer sans les médias ; c’est une filière large et qui touche aux entreprises médiatiques : production, programmation, travail en agence, développement des programmes. Selon votre profil, on peut aussi vous demander pourquoi ne pas plutôt vouloir faire du journalisme.

Les associations du Celsa

Le Celsa comporte plusieurs associations étudiantes : il y en a forcément une qui vous plaira. C’est bien d’en mentionner une ou deux si on vous en parle et de connaître leurs projets. Si vous parlez des associations pour mettre en avant votre candidature, attention à ne pas aller trop loin : si vous avez une idée d’association, elle est peut-être déjà en place. De plus, selon les étudiants eux-mêmes, on y est actif surtout en L3, on n’a pas forcément le temps les années suivantes.

L’état d’esprit à avoir

Il faut partir du principe que cette épreuve est très rapide : vous n’aurez pas le temps de tout dire, il faudra prioriser. Vous ne savez évidemment pas à l’avance sur quel jury vous allez tomber : certains peuvent être piégeux et poser des questions déroutantes. C’est probablement un peu pour éviter de s’ennuyer toute la journée, mais aussi principalement pour tester les limites de votre argumentation. Il est donc important d’assumer tout ce qu’on dit, car sinon vos interlocuteurs vont vouloir vous demander des précisions. Il faut également maîtriser le vocabulaire qu’on utilise, vous pouvez privilégier les phrases positives (et non négatives). Évitez d’être trop arrogant ou trop confiant, cela peut être présomptueux et piégeux. Au contraire, vous pouvez même mettre en avant vos doutes, vos défauts. Quant à nos centres d’intérêt, on peut revendiquer que ce sont les passions qui ne sont pas forcément en rapport avec la communication.

Cet entretien est davantage une discussion : il est important de l’alimenter, d’échanger et d’être avenant. Certaines méthodes rhétoriques peuvent vous permettre de contrôler le rythme, par exemple en faisant un blanc avant de répondre à une question. En plus de montrer que vous réfléchissez avant de parler, cela vous laisse du temps pour… réfléchir ! Bref, c’est une épreuve de « brodage » : évitez d’ailleurs de trop vous préparer pour ne pas être trop automatique.

Globalement, suivez les conseils qu’on trouve partout pour les entretiens à distance : soyez dans un endroit calme, mettez votre visage en avant, le fond doit être neutre, soyez souriant et assurez-vous qu’on vous entende distinctement (que ce soit au niveau de la qualité de votre microphone ou de votre connexion Internet). Enfin, si jamais on vous demande si vous avez quelque chose à rajouter, ayez cela « en réserve » : cela peut être une ou deux questions, une remarque, etc. C’est l’ultime moyen de vous démarquer, mais surtout de marquer le jury. Si la première impression est primordiale, la toute dernière peut tout autant l’être. Et à la fin : faites attention à bien éteindre votre caméra et votre microphone !

Les potentiels membres du jury

Pour se préparer à l’entretien oral, vous pouvez vous renseigner sur les potentiels membres de votre jury. Comme indiqué par le Celsa, il s’agit d’enseignants de l’école et de professionnels de la communication. Attendez-vous donc à avoir les responsables pédagogiques, les enseignants, la directrice du Celsa Karine Berthelot-Guiet, etc.

Pour aller plus loin

D’autres ressources sont disponibles partout sur Internet pour vous aider dans le concours du Celsa, en plus des portes ouvertes qui ont lieu chaque année.

Le groupe Facebook de préparation au concours du Celsa

Sur Facebook, il y a un groupe de Préparation aux concours du CELSA – L3 & M2 Communication « à destination « destiné aux étudiants souhaitant passer le concours d’entrée ». Il regroupe « des conseils d’étudiants déjà présents aux Celsa mais également d’autres candidats qui comme vous, tentent le Celsa ». Si vous avez une question à propos du concours ou que vous souhaitez contacter un étudiant de l’école, c’est là-bas que ça se passe !

Le podcast Com’air

Com’air, c’est le podcast des étudiants du Celsa. Chaque année, ils publient des podcasts autour du concours pour aider les candidats, avec un épisode par marque, comme pour le concours du Celsa 2022 :

La conférence du BDE

En plus de ça, le BDE du Celsa organise chaque année deux soirées de conférence pour répondre aux questions des candidats avec une réunion pour tous les parcours, puis des réunions plus courtes par parcours. Il y en a une en amont de l’écrit et une autre avant les entretiens oraux. Là encore, si vous avez des questions ou besoin de conseils, c’est là que ça se passe. Si vous ne pouvez pas être disponible, des rediffusions sont mises en ligne par la suite. Pour être tenus au courant de ces conférences, rejoignez le groupe Facebook mentionné ci-dessus ou suivez le BDE du Celsa sur Facebook.

Les groupes WhatsApp

Pour finir, le BDE met en place plusieurs groupes WhatsApp : l’un pour tous les candidats et un supplémentaire par parcours. C’est l’endroit pour discuter entre candidats et s’entraider, que ce soit pour les dossiers, l’écrit ou les entretiens oraux. Si vous avez des petits couacs techniques, des interrogations sur des petits détails, on devrait vous répondre. Pour les rejoindre, il faut d’abord rejoindre le groupe Facebook des candidats sur lequel il y a les liens.

En savoir plus sur les parcours proposés

En plus des pages du site du Celsa, la chaîne YouTube de l’école propose des vidéos de présentation des différents parcours, issues des journées portes ouvertes organisées chaque année : voici la playlist des JPO 2022.

Les probabilités d’être admis au Celsa

J’ai bien indiqué les « probabilités » et non les chances, puisqu’on va parler un peu statistiques. Le Celsa a publié ces chiffres :

  • 2022 :
    • 1983 inscrits (718 voie classique, 596 BEL, 156 voie interne SU, 97 DUT, 44 BTS, 59 CEF)
    • 168 admis (97 voie classique, 23 BEL, 21 voie interne SU, 21 DUT, 4 BTS, 2 CEF)
  • 2021 :
    • 1811 inscrits (885 voie classique, 634 BEL, 136 voie interne SU, 114 DUT, 41 BTS)
    • 146 admis (70 voie classique, 20 BEL, 33 voie interne SU, 19 DUT, 3 BTS, 1 CEF)

En 2022 donc, 8,4% des candidats ont été admis ; en 2021, c’était 8,06%. Le Figaro écrivait que lors du concours 2017, le taux de réussite avait été de 11,8%. Depuis que le concours se déroule systématiquement à distance (pour l’épreuve écrite), il y a davantage de candidats et par conséquent davantage de concurrence. De mon expérience, il y a environ deux fois plus de candidats qui passent la phase d’admissibilité que de candidats admis.

Bon courage pour le concours du Celsa !

Avec tout cela, il ne me reste plus qu’à vous encourager à candidater. Au mieux, vous serez admis, au pire, vous aurez appris quelques trucs. Derniers conseils : essayez de vous différencier, c’est important et ça peut passer par votre curiosité intellectuelle. C’est ce qui correspond aux valeurs de l’école (en tout cas c’est ce qu’elle revendique).

Ce n’est pas parce que vous aurez « fait » le Celsa que vous finirez expert en communication : certains se réorientent dans un domaine complètement différent. Le Celsa n’est pas non plus la seule bonne école de communication en France : nos universités sont remplies de formations toutes plus intéressantes les unes que les autres !

Hugo Bernard

Étudiant en infocom

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